Querelle de Brest de Jean Genet

Querelle de Brest de Jean Genet

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Publié en 1947, ce roman érotique retrace l’histoire du marin Querelle, qui débarque à Brest pour quelques jours. Il sèmera le trouble dans les corps et dans les coeurs des femmes mais aussi dans ceux des hommes, sur les docks et dans un bordel… Un roman à l’ambiance sale et dure qui est un classique de la littérature érotique.
298 pages aux éditions Gallimard

Résumé de Querelle de Brest de Jean Genet

Le matelot Querelle, son frère Robert, le petit Gil Turko, Madame Lysiane, patronne de La Féria, Nono le tenancier, l’inspecteur Morio, tous les protagonistes du drame naissent pour Jean Genet du brouillard de Brest, du soleil qui dore faiblement ses façades, et de la mer semblable au mouvement intérieur très singulier qui anime l’écrivain. « L’idée de meurtre évoque souvent l’idée de mer, de marins. Mer et marins ne se présentent pas alors avec la précision d’une image, le meurtre plutôt fait en nous l’émotion déferler par vagues ». Réédité en tirage limité, le roman de Jean Genet est ici accompagné du DVD du film de Rainer Werner Fassbinder. Le chef de file du nouveau cinéma allemand compose un univers halluciné et dérangeant dans un Brest de bars et de bordels, pour une adaptation magistrale qui sera son dernier film.

Extraits de Querelle de Brest de Jean Genet

Lisez quelques extraits de Querelle de Brest de Jean Genet :

Sa féminité quelquefois s’exhalait de lui par un geste trop délicat par exemple dans cette grâce précise à défaire l’ameçon de sa ligne de la chevelure d’un saule. Mais sa puissance écrasait Querelle par le craquement de ses souliers sur le sol. Le poids de son corps les faisait bruire selon un rythme lourd et large cependant qu’on ne pouvait, à cause du bruit même, et de ce rythme, supposer qu’il n’écrasait sous chaque pied tout un ciel nocturne et des étoiles.

Vaguement il était reconnaissant à Norbert de le protéger en le couvrant. Une légère tendresse lui venait pour son bourreau. Il tourna un peu la tête, espérant pourtant, malgré son anxiété, que Norbert l’embrasserait sur la bouche, mais il ne put réussir à voir le visage du patron, qui, n’éprouvant aucune tendresse à son égard, n’imaginait même pas qu’un homme en embrassât un autre. Silencieusement, la bouche entr’ouverte, Norbert besognait comme à une œuvre importante et grave. Il serrait Querelle avec la même passion apparente qu’une femelle d’animal tient le cadavre de son petit, – attitude par quoi nous comprenons ce qu’est l’amour : conscience de la séparation d’un seul, conscience d’être divisé, et que votre vous-même vous contemple. Les deux hommes n’entendaient que leurs deux souffles.

L’idée de meurtre évoque souvent l’idée de mer, de marins. Mer et marins ne se présentent pas alors avec la précision d’une image, le meurtre plutôt fait en nous l’émotion déferler par vagues.