Maîtresse Cathy, l’insoumise d’Axel Léotard

Maîtresse Cathy, l'insoumise d'Axel Léotard

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Cette oeuvre érotique est un témoignage dur. La vie qu’a choisie Cathy y est retracée et elle nous emmène à travers des entretiens dans le Paris des années 1980 où elle est prostituée puis maîtresse dominatrice et propriétaire de l’un des plus grand donjon sm de la capitale.
139 pages aux éditions La Musardine

Résumé du roman erotique Maîtresse Cathy, l’insoumise

À la tête d’un des « donjons » les plus extraordinaires de Paris, Maîtresse Cathy est de ces personnes qui ont vécu quinze vies en trente ans et dont l’histoire personnelle est un roman débridé…
Violée à quinze ans sur un chemin de sable des Landes, Cathy décide que jamais plus on ne lui volera son corps: déterminée, elle se tourne vers la prostitution pour faire payer cher ce qu’on lui a pris de force. Dans les années 80, c’est Paris, Pigalle, la rue, le fric, l’alcool, la drogue, la fête, l’ivresse, la prostitution, la découverte du SM: elle sera la première à transformer son studio rue Saint- Denis en donjon. Jusqu’à la chute.
Mais Cathy se relève toujours: après des mois consacrés à un nouveau culte, le sport à outrance, elle adopte cette prostitution d’un genre très en vogue au début des années 90: la domination. Ne faisant jamais rien à moitié, Cathy devient Maîtresse Cathy, domina autoritaire et jusqu’au-boutiste.
C’est un destin hors du commun que retrace ce témoignage. Mais Maîtresse Cathy, l’insoumise est également un document exceptionnel sur la prostitution et l’univers secret de la domination.

Axel Léotard, photographe travaillant sur la performance physique et les transformations corporelles, a rencontré Cathy lors de séances photos. Des liens se nouent au fur et à mesure que les langues se délient. Surgissent de ces entretiens des pans de vie si stupéfiants qu’Axel décide d’en faire un livre. Il a déjà publié Mauvais Genre aux éditions Hugo & Compagnie en 2009, et Marie et les Autres aux éditions Intervalles en 2011.

Extrait de Maîtresse Cathy, l’insoumise

Vous trouverez ci-dessous des extraits du roman porno Maîtresse Cathy, l’insoumise :

Préambule

« Froide journée d’hiver drapée d’une lumière blafarde. Nous avons convenu d’un rendez-vous à seize heures. A l’instant où j’appuie sur une sonnette surmontée d’une plaque «Chien méchant», où j’entends en relâchant la pression sur le bouton le son d’un carillon donnant à penser que je suis dans une ville de province et non dans un arrondissement parisien, je suis loin de me douter de ce qu’engendrera cette rencontre.

Une clé tourne dans la serrure, la porte s’ouvre, laissant place à une horde de chihuahuas. J’en compte quatre. Une voix grave me dit bonjour. Je lève les yeux, la voix possède un corps sculptural, un corps à la limite de la performance. La personne qui m’a permis de rentrer en contact avec elle m’a prévenu :
– Tu verras, elle a fait les championnats de France de bodybuilding.
Un joli sourire et des cheveux courts auburn encadrent une cinquantaine bien conservée. Cathy est dominatrice, une grande, m’a-t-on dit. Une comme on n’en fait plus, une dont la réputation n’est plus à faire.
Je suis photographe, je travaille depuis des années sur la performance physique, les transformations corporelles, la réappropriation du corps, le modelage que l’on peut en faire. Je n’ai jamais pratiqué le SM, ne sais rien ou très peu de choses de ce milieu et de ses règles. Je perçois la discipline comme une forme consciente ou inconsciente de dépassement de soi.
J’ai sollicité un rendez-vous avec l’intention de proposer à maîtresse Cathy un travail photographique, que je prévois dans un premier temps en studio. Au cours de ce premier entretien, elle me propose de photographier son travail en «séance». La curiosité l’emporte, j’accepte.
Chaque séance photo qui suivra sera l’occasion d’un échange qui donnera naissance à l’idée d’un écrit. Un écrit témoignage, un écrit mémoire, parce que Cathy va m’entraîner au fil de ses récits dans un Paris des années 80, me faisant revivre les heures glorieuses de la libération des moeurs, de l’argent facile et d’une insouciance qui semblent bien loin aujourd’hui.
Cathy est une professionnelle, une ancienne prostituée qui ne considère portant pas son activité de dominatrice comme un acte de prostitution. Cathy revendique la volonté et le droit de disposer librement de son corps, de ce qu’il peut lui offrir y compris en tant que valeur marchande. C’est peut-être cela qui m’a également poussé à l’écriture.
La vie de Cathy n’est ni un exemple à suivre, ni à proscrire, c’est une vie parmi des millions d’autres qui construisent ce monde. Mais la vie de Cathy a un parfum unique, celui du choix. Le choix d’être libre de faire, ou de ne pas faire. Le choix des excès qui lui permettent peut-être aujourd’hui de vivre à sa propre justesse.
Les écrits qui suivent mêlent séries d’entretiens et récits de séances photographiées. Ils sont la radiographie d’une sexualité encore taboue aujourd’hui et la biographie d’un parcours entre Paris et la province, entre le monde de la prostitution et celui des dominatrices professionnelles. »

« Ses choix sont faits. C’est ce métier-là qu’elle exercera. Pour l’instant elle n’a encore rien dit à ses parents, mais ne veut pas se taire plus longtemps.
[…] Les mots sont venus tout seuls : « voilà, j’ai changé de métier, je fais la retape dans la rue et ça me plaît ! ». J’ai pris une gifle monumentale et mon père m’a demandé de quitter la maison.
– C’est ce que tu as fait ?
– Oui. on ne plaisantait pas avec l’autorité paternelle.
J’ai fait mes valises. Avant de partir, je leur ai donné le lieu et les horaires durant lesquels je travaillais. Quinze jours plus tard, ils sont venus me rendre visite. Mon père m’a dit que si c’était ce métier-là que j’avais choisi, il fallait que j’apprenne à mettre de l’argent de côté. Ce métier-là comme il disait, on n’en a plus jamais reparlé. Enfin, on n’est jamais rentré dans les détails. Il savait très bien si les  » affaires » marchaient ou non en fonction des montants que je lui envoyais. Il arrivait même à deviner les périodes où je dépensais à outrance. Je crois que je n’aurais pas eu la moitié de ce que j’ai aujourd’hui s’il n’y avait pas eu mon père. Je suis bonne en maths, mais pas vraiment douée en gestion. Il est mon meilleur conseiller financier depuis trente ans. »