La petite histoire de l’érotisme

Autrefois encore timides et tapis dans l’ombre, les auteurs de romans érotiques se sont peu à peu vous ouvrir les portes du cercle relativement sélect’ des érudits de la littérature. Face à une plus grande liberté des mœurs et à une société moins encline à condamner l’exaltation du sexe, le mouvement prend de l’ampleur et attire de plus en plus de lecteurs. Plusieurs métiers évoluant autour de la sensualité ont alors vu le jour, à l’image des opératrices de téléphone rose ou encore des camgirls…

L’érotisme dans l’histoire

Beaucoup l’ignorent, mais nombre d’experts avancent que la littérature est le fruit défendu du sexe et de l’érotisme. Même s’il est assez difficile de déterminer avec précision l’origine du mouvement, c’est un tabou qui trouve ses racines très loin dans l’histoire et qui a fait l’objet de maintes représentations artistiques. Certaines œuvres de référence en font en effet l’éloge, pour ne citer que L’Art d’aimer d’Ovide, le Satyricon de Pétrone ou encore le célèbre Kamasutra.

Si la forme diffère selon l’inspiration de l’artiste, le fond demeure le même : une illustration subtile de l’acte sexuel. Dans tous les cas, l’acte charnel s’est incrusté durablement entre les pages de divers types de support : du théâtre à l’essai, en passant par les romans ou la télévision, rien n’y échappe. Certaines entreprises qui flairent le bon filon investissent désormais dans des opératrices de téléphone rose qui sont rémunérées pour passer un Appel Hot. Les mots restent le véhicule de prédilection des fantasmes humains.

érotisme

Un engouement qui date

Durant l’Antiquité déjà, les écrivains prenaient plaisir à toucher du doigt une sorte d’érotisme littéraire en mettant en scène des personnages dans des contextes des plus affriolants. Ainsi, Platon fut l’un des précurseurs de la tendance alors même qu’il magnifie l’acte physique à travers son « Mystère des sphères ». Parmi les œuvres les plus connues figure le célébrissime Kamasutra qui s’apparente à un recueil des aphorismes du désir.

Plus surprenant encore, on peut même trouver des traces sous-jacentes d’une sensualité qui n’attend qu’à être libérée dans des textes sacrés. Pour ne citer que le cultissime « Cantique des Cantiques” ou encore le “Chant de Salomon”. La principale distinction entre les écrits se situe au niveau de l’affirmation de la sensualité ou de la sexualité. Ce feu ardent s’est toutefois quelque peu éteint à la période du Moyen-Âge et de l’avènement de l’amour courtois.

L’érotisme débridé du XXème siècle

Grâce aux écrits de Freud, on assiste à une intellectualisation de l’érotisme. Ce n’est qu’un peu plus tard, sous l’impulsion d’Harlequin, que la littérature érotique évolue de son statut d’art censuré à celui de genre à part entière. Il aura fallu moins d’un siècle, sous l’effet de mode, pour que la tendance se généralise. Avec son premier roman en 1953, Harlequin fait déferler une vague érotique sur le monde littéraire.

D’autres collections voient le jour en un rien de temps, dont les SAS ou San Antonio. Dès lors, la littérature sensuelle ne cesse d’évoluer. De grandes maisons d’édition acceptent de publier des écrits qui ont vocation à faire voyager les lecteurs entre fantasmes et coups de fouet. Mais c’est en 2012 que le genre parvient à son point culminant du point de vue de la popularité, à travers l’ouvrage 50 Nuances de Grey qui a déferlé tel un raz-de-marée sur le monde.