Emmanuelle tome 1 : la leçon d’homme d’Emmanuelle Arsan

Emmanuelle tome 1 : la leçon d'homme d'Emmanuelle Arsan

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La saga Emmanuelle est bien connue par les films érotiques tournés dans les années 1970 dans lesquels Sylvia Krystel joue la jeune femme. Mais à la base, ce sont des livres. L’auteur Emmanuelle Arsan a commencé la série en 1959. La jeune Emmanuelle rejoint son mari à Bangkok. Elle y fera son éducation sexuelle et s’initiera au lesbianisme, à des parties de sexe avec des inconnus et autres jeux érotiques sous la coupe d’un mentor sexuel…
336 pages aux éditions Belfond

Résumé de Emmanuelle tome 1 : la leçon d’homme d’Emmanuelle Arsan

La jeune Emmanuelle, 19 ans, part à Bangkok rejoindre son époux, Jean. Dès l’avion qui l’emporte vers sa nouvelle vie, des sensations se révèlent à elle, dessinant le destin auquel son corps est promis. Les regards de deux inconnus lui révèlent des frissons inédits et elle se soumet bientôt à son propre désir, expérimentant des caresses et une volupté insoupçonnées. A l’arrivée, elle retrouve son mari, mais surtout des confidentes bienveillantes et attirantes qui lui font découvrir les secrets du corps féminin et viennent compléter son éducation sexuelle. Mais les sommets de son initiation et des jouissances tant illicites que raffinées seront atteints auprès de Mario, son véritable mentor, rompu aux jouissances multiformes et aux plaisirs de la bisexualité. En sa compagnie, Emmanuelle traversera de multiples tableaux érotiques subtilement charnels. Ce parcours la conduira aux confins d’un érotisme joyeux, libre de toutes les considérations morales ou religieuses qui pourraient en ternir l’attrait…

Extraits de Emmanuelle tome 1 : la leçon d’homme d’Emmanuelle Arsan

Découvrez quelques passages sensuels d’Emmanuelle tome 1 : la leçon d’homme d’Emmanuelle Arsan :

Emmanuelle prend à Londres l’avion qui doit la conduire à Bangkok. L’odeur de cuir neuf, semblable à celle que conservent, après des années d’usage, les autos britanniques, l’épaisseur et le silence des moquettes, un éclairage d’un autre monde sont d’abord tout ce qu’elle peut saisir de ce décor où elle pénètre pour la première fois.
Elle ne comprend pas ce que lui dit l’homme souriant qui la guide ; pourtant, elle ne s’en inquiète pas. Peut-être son coeur bat-il plus vite, mais ce n’est pas d’appréhension – à peine de dépaysement. L’uniforme bleu, les marques d’attention, l’autorité du personnel chargé de l’accueillir et de l’initier, tout concourt à l’installer dans un sentiment de sécurité et d’euphorie. Les rites qu’on lui a fait accomplir, devant des guichets dont elle n’a même pas cherché à percer le mystère, elle sait qu’ils avaient pour objet de lui donner accès à l’univers qui va être le sien pendant douze heures de sa vie : un univers avec ses lois différentes des codes connus, plus contraignantes aussi, mais, par là même, plus délectables peut-être. Cette architecture de métal ailé, courbe et close sur le transparent début d’après-midi de l’été anglais, montre leur borne à la fois aux gestes usuels et à la volonté. Au qui-vive de la liberté succèdent les loisirs et les quiétudes de la sujétion.
On lui désigne une place : la plus proche de la cloison. Mais celle-ci est uniformément tendue d’étoffe, sans hublots ; la voyageuse ne verra pas au-delà de ce mur soyeux. Que lui importe ! Elle ne désire rien d’autre que de se livrer aux pouvoirs de ces profonds fauteuils, s’engourdir entre leurs bras laineux, contre leur épaule de mousse et sur leurs jambes de sirènes.
Elle n’ose cependant encore s’allonger, comme le steward l’y invite, lui montrant les leviers sur lesquels il faut agir pour faire basculer le dossier. Il presse un bouton et le faisceau lilliputien trace une ellipse lumineuse sur les genoux de la passagère.
Une hôtesse survient, dont les mains s’envolent, disposant dans un compartiment situé au-dessus des sièges la légère trousse de cuir couleur de miel qu’Emmanuelle a emportée pour tout bagage de cabine, car elle ne pense pas avoir à changer de costume en cours de voyage et elle n’a l’intention ni d’écrire ni même de lire. L’hôtesse parle français et l’impression de demi-étourdissement qu’éprouve depuis deux jours l’étrangère (elle n’est arrivée à Londres que la veille) se dissipe.
La jeune fille est penchée sur elle et sa blondeur fait paraître plus nocturne encore la longue chevelure d’Emmanuelle. Toutes deux sont vêtues presque de même : jupe d’ottoman bleu et chemisier blanc, ou étroite jupe de soie sauvage et blouse de shantung. Pourtant, le soutien-gorge aperçu à travers la chemisette de l’Anglaise suffit, si léger qu’il est, à priver sa silhouette de la mobilité à laquelle on devine que la poitrine d’Emmanuelle est nue sous sa blouse. Et, tandis que le règlement de la compagnie contraint la première à fermer haut l’échancrure de son col, le corsage de la seconde est assez entrouvert pour qu’un spectateur attentif puisse découvrir un profil de sein à la faveur d’un geste ou par la complicité d’un courant d’air.

— L’homme érotique sera donc un nouvel animal ?
— Il sera plus que l’homme et il sera cependant encore l’homme. Simplement plus adulte, plus avancé sur l’échelle de l’évolution. C’est – je vous le rappelais tout à l’heure – l’apparition de l’art sur les parois de ses cavernes qui permet de reconnaître le moment où le premier homme s’est distingué du dernier singe. Le jour approche où, aussi sûrement que les valeurs artistiques ont séparé l’homme de la bête, les valeurs d’érotisme sépareront l’homme glorieux de l’homme honteux qui se terre dans les réduits de la société actuelle en cachant sa nudité et en châtiant son sexe. Pauvres essais humains que nous sommes, ébauches encore tout enrobées de la boue des marécages pléistocènes! Épris de nos inhibitions, amoureux de nos frustes souffrances, luttant de tout notre aveuglement et de toutes nos forces de brutes évangéliques contre les courants d’espérance qui tentent de nous tirer de l’enfance !